Paris - Nice - Moscou en train - Avril 2011

20/04/2011 Retardataires

C’est notre dernière journée entière à Moscou. On se prépare avec hâte mais Irina, qui a certainement eu une panne de réveil, ne nous amène le café bouillant qu’à 9h30.

Deux conceptions s’opposent… Ma mère estime que par politesse on doit attendre qu’il refroidisse et partir après, et moi – j’assume ! – qui dis qu’elle exagère de nous pousser le petit-déjeuner à une heure aussi tardive et qui veux aller en prendre un autre dehors…

 

C’est une matinée laborieuse. Je commets une erreur de débutant dans le métro. Je me fie aux deux premières syllabes de notre destination et bien sûr j’aurais dû décrypter le reste du mot, nous arrivons à l’autre bout de la ville ou presque dans une station "faux-frère". Au final, nous atteignons la Nouvelle Galerie Tretiakov vers 11 heures (à ne pas confondre avec la Galerie Tretiakov) ! Je prends mon café dans son immense hall, tout vitré. Au plafond des lustres-sculptures d’un goût douteux composés de centaines de bouteilles de verre.

Le bâtiment ressemble à un préfabriqué géant. Ci-dessus, le jardin est en accès libre et propose de nombreuses sculptures plus ou moins réussies.

 

C’est un musée superbe consacré aux œuvres du XXème siècle. En passant d’une salle à l’autre, l’abandon progressif des thèmes religieux et des tableaux de petites tailles pour les grands formats de propagande est saisissant. Il s'achève par des oeuvres contemporaines, voire même «très contemporaines », c’est-à-dire que chacun y trouve ou non l’inspiration, y voit ou non un intérêt. Je crois que je progresse en diplomatie...

 

Depuis les étages de la Galerie, quelques vues sympas sur Moscou :

Le parc des statues déboulonnées qui jouxte les jardins de la Galerie. Lieu-dit Sokolniki.

L'hallucinante statue de Pierre le Grand, 96 mètres de haut...

Un début d'explication ici

Bateau-karaoké sur les bords de la Moskova !

 

Ensuite, nous allons déjeuner dans le quartier de Kitaï Gorod pour nous rapprocher du Musée du Goulag (censé fermer à 16 heures mais c’est à 19 heures dans la réalité, accessible 16 rue Petrovka dans une cour, 100 roubles). Le musée est petit certes, mais intéressant à double titre. D’une part, il est auto-financé et n’existe que par la volonté de certains russes humanistes – bravo à eux. D’autre part, il m’a réellement permis de découvrir le monde du Goulag. 

L'entrée...

 

La visite débute par la reconstitution d’un baraquement au RDC puis par des peintures, cartes et objets d’époque à l’étage. Les premiers goulags ont été construits autour de Moscou puis progressivement dans tout le pays, jusqu’en Sibérie. Une exposition photo récente nous prouve que la plupart existent encore à l’état de ruines dans des no man’s land. Ils étaient liés à des camps de travaux forcés (comme celui de la construction du Canal de Moscou d’une durée de cinq ans) où l’on mélangeait les criminels et les opposants politiques. Une dernière salle austère au RDC m’a marquée. Elle est consacrée à l’œuvre d’Euphrosinia Kersnovskaïa, jeune demoiselle victime du goulag, qui a retracé ses douze années de calvaire dans douze cahiers de 680 dessins. Très beaux dessins en plus.

Le récit d'Euphrosinia et ses dessins ont été publiés chez Plon en 1994.

 

Je conseille cette visite. Elle m’a rappelée par bribes les terribles, insoutenables dessins des enfants de Terezin au musée juif de Prague.

 

Sur le chemin du retour, Pouchkine, le "jealous guy". Au fond de la place, un des nombreux cinémas moscovites.

 

Retour à la réalité avec nos courses de denrées pour le retour en train Moscou-Cologne du lendemain. C’est la catastrophe en rentrant, notre clé est toujours inutile face à la serrure folle. Incroyable mais il n’y a personne dans l’appartement, semble t’il. Sauf Mourzik. Je lui demande d’aller chercher sa maîtresse, on l’entend miauler comme un fou, s’éloigner, revenir. Je vous l’avais dit que c’était un chat formidable, mon chat russe.

 

 

Mourzik dans la position du "dodo-escargot"

 

Irina arrive une heure plus tard et se confond en excuses. Maman est vraiment inquiète concernant le départ du lendemain et suggère que l’on ne sorte plus que l’une après l’autre. Non mais pince-moi, je rêve. Irina nous jure qu’elle ne sortira pas de la journée le lendemain et va nous préparer un café pour faire passer la pilule.



13/06/2011
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