Paris - Nice - Moscou en train - Avril 2011

Cologne - Paris-Nord

 

Un petit pincement au coeur quand nous montons dans notre Thalys. Tout aurait été parfait s'il n'y avait eu ce grand sac noir abandonné depuis plus d'une demi-heure. Notre steward pense que c'est un sac volé et finira par retrouver sa stupide propriétaire partie discuter dans un autre wagon. Faussement vindicatif, il ne lui épargne pas l'humiliation publique.


 

Le train va s'arrêter à Aachen, Liège et Bruxelles avant notre terminus à Paris-Nord. Moscou est loin, loin. Je commence seulement à réaliser le chemin parcouru, quelques milliers de kilomètres, le fessier collé à la banquette, collée au rail. J'ai parlé toutes les langues possibles : allemand, anglais, français, espagnol... J'ai commencé à baragouiner en russe. Je n'y retournerai pas sans connaître les mots basiques car ils sont si peu là-bas à parler l'anglais.


 

Je me souviens de Pâques en Russie, enfin de sa préparation, la préparation d'une grande fête religieuse et me voilà bientôt dans son pendant français : la fête du chocolat. Sacrés français !

Il reste une demi-heure de train jusqu'à Paris-Nord. On aperçoit l'aéroport de Lille, des éoliennes non loin d'Amiens. Encore une heure et on aura atteint nos 100 heures de train, pas si pénibles que ça finalement. J'ai la sensation du bonheur, du devoir accompli. J'ai le coeur qui pétille quand je pense que je vais revoir mon petit garçon, c'est encore une question d'heures, de si peu d'heures.  J'ai des étoiles dans la tête. Quand je pense à Moscou, je pense et je penserai toujours aux délicieuses "mamies" des musées. Belles et dignes.
Si j'étais une grande main, je les aurais délicatement ôtées de leur siège rudimentaire pour les mettre au chaud pour une retraite bien méritée. Certaines tricotaient, certaines rêvaient, certaines s'assoupissaient, mais avec toutes il s'est passé quelque chose d'inexplicable. C'est l'humanité, je crois. Combien m'ont prise dans leurs bras ? Demandez à ma mère. La fille, le mère, ça les a bouleversées mes mamies russes !


Le 21 avril 2011, pour la dernière fois, je me suis réveillé sur le très beau Sleeping Satellite de Tasmin Archer. Et plus j'y pense, plus je trouve que ce titre colle parfaitement à Moscou.

Moscou est et demeurera mon satellite assoupi.



14/09/2011
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