15/04/11 Kremlinades bolchoiesques
Aujourd’hui deux incontournables…
KREMLIN
Nous franchissons enfin la muraille du Kremlin. Un endroit assez incroyable qui mêle bâtiments gouvernementaux, lieux saints, musées, jardins et résidence présidentielle, le tout fortifié. Autant vous dire qu’on n’y rentre pas comme dans un moulin et que les sacs sont plus décortiqués que fouillés.
Etonnant Kremlin...
L'entrée pour les touristes
Le Sénat du Kremlin
Une fois à l’intérieur, les zones réservées aux touristes et commun des mortels sont clairement identifiées par des passages piétons. Au moindre écart, un policier vous persuadera de revenir dans le droit chemin grâce à son sifflet.
Paradoxalement, la visite du Kremlin m’a donnée une grande sensation de liberté. L’endroit est vaste et lumineux. Après être passé devant les espaces gouvernementaux, le chaland tombe rapidement en pleine folie des grandeurs, du moins dans l’empreinte de ceux qui n’ont pas seulement fait l’Histoire mais qui l’ont aussi marquée au fer rouge.
Cela commence avec cette cloche, superbe du reste. La « Cloche Reine » ou « Maître Bourdon ». La plus lourde d’Europe et peut-être même du Monde… Le petit morceau de puzzle adjacent pèse déjà ses 11 tonnes. Destinée à remplacer et «surpasser» une consœur s’étant détachée de son clocher par excès de poids, elle était encore fin 18ème dans sa fosse de coulée à la fonderie quand le Kremlin prit feu. C’est l’eau qui devait éteindre l’incendie qui la fit éclater. Elle demeure un rêve vain de tsarine mais surtout une merveille grâce à ses superbes ornements.
A côté se trouve un drôle de canon à tête de lion qui n’a jamais fonctionné lui non plus. Il émerveille les petits visiteurs désormais.
Le Kremlin ce sont aussi plusieurs cathédrales et églises se jaugeant sur une même place dénudée. Leur grandeur est amplifiée par le fait que la citadelle se trouve sur un plateau qui domine d’un côté la Place Rouge et de l’autre le fleuve Moskova. Des jardins se trouvent au fond, ils doivent être magnifiques en été mais là je n’ai pu voir que des parterres de terre.
Puis dans un des bâtiments administratifs, il y a le Palais des Armures, un musée dont maman gardait un souvenir mitigé mais qui lui a plu autant que moi. Je précise qu’on ne peut y entrer qu’à l’heure indiquée sur son billet. Donc le Palais regroupe de véritables trésors : des cadeaux « diplomatiques » faits aux tsars par les souverains du Monde entier, des couronnes, joyaux, orfévreries et habits royaux, des armures et armes et surtout une salle circulaire contenant de superbes carrosses et landaus dans un état de conservation admirable.
Je me prends d’un fou rire parce qu’il y a un système redoutablement efficace pour éviter que les visiteurs ne les touchent. Un détecteur de mouvement déclenche un signal lumineux clignotant mais surtout un message audio fort déplaisant. Les touristes aux mains baladeuses sont stupéfaits et un peu humiliés il faut le dire.
Les photos sont strictement interdites dans le Palais. En sortant de ce dernier, le vent était passé de frais à « congelant ». Ce jour-là, je crois que nous avons perdu 6/8°C en quelques minutes. J’avais pesté contre notre Irina nationale dans le métro lassée de mon jeans doublé d’un collant et de mes grosses chaussures. Le matin, j’avais à peine enfilé une robe (et des collants en laine) qu’Irina m’avait rattrapée dans le couloir. « Ca, c’est joli mais tu vas avoir trop froid au Kremlin et ta robe va se soulever constamment à cause du vent ». Ce jour-là, je crois qu’elle m’a sauvée d’un gros rhume.
Nous visitons les cathédrales une par une. Avec plus de cinquantes tombeaux de souverains, elle constitue une gigantesque nécropole. Quelle émotion de se retrouver en son sein… La sépulture d’Ivan le Terrible, ce fou sanguinaire qui a infligé deux cents ans de retard d’évolution à la Russie et qui l’a tenue à l’écart de la Renaissance européenne, se trouve derrière l’iconostase de la Cathédrale de l’Assomption. Tout un symbole.
Nous terminons la visite par les Œufs Fabergé et les gemmes. C’est ce que j’ai le moins aimé. Un monde fou, une atmosphère humide. Des objets dont je ne savais si je devais en rire ou non tellement ils ressemblaient à des bibelots kitchissimes. Au milieu de tout cela, quelques Œufs rendus inaccessibles par des clubs de troisième et quatrième âge venus en masse.
Quand nous sortons de l’enceinte du Kremlin, il est trois heures passées. Nous allons déjeuner dans un des restaurants de la rue Arbat. Arbat, c’était l’équivalent de Montmartre dans les années 70 et maintenant c’est une artère commerçante, aseptisée, un peu piège à touristes avec ses magasins type « le supermarché de la matriochka ». Il reste des portraitistes. C’est un bon endroit pour flâner après quelques heures de visites culturelles.
En chemin, la bibliothèque nationale Lénine
BOLCHOI
Nous nous baladons encore un peu puis nous rentrons nous changer pour la soirée Bolchoï. Dans la salle, l’ambiance est relativement guindée. Nous passons une agréable soirée, l’exécution de la troupe et de ses têtes d’affiche (Maria Alexandrova et Yan Godovsky) est parfaite.
Le Théâtre du Bolchoï est en travaux jusqu'à la fin de l'année 2011.
Les représentations ont lieu dans une salle annexe (Sur la carte ci-dessus, 1= la billetterie et 2=la salle annexe).
L'annexe du Bolchoï.
Nous prenons un café décaféiné sur le chemin du retour et nous mettons au lit. Aucun problème pour rentrer. Il y a juste un peu plus de cadavres de bouteilles par terre que d’habitude.